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Larry Graham’s Electric Funk GRAHAM CENTRAL STATION

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Larry Graham’s Electric Funk

Warner Bros. avait réédité en 1996 les quatre premiers albums du Graham Central Station. Revenons sur une page importante de l’histoire du funk.

Si je vous demande qui a été le premier guitariste funky, vous allez me répondre tout de suite, en fin connaisseur que vous êtes, Jimmy Nolen qui fut en effet le premier à injecter ses petites rythmiques assérées - aujourd’hui indissociable de la funky music - au sein des JB’s, le fameux groupe de James Brown. Et si je vous demande quel a été le premier bassiste funky, vous me dites...? J’en entend déjà un qui gueule le nom de Bootsy mais c’est pas là que je voulais en venir. Non, celui que l’on peut considérer comme le premier bassiste funky, c’est bien Larry Graham, l’inventeur du slap. Le slap, c’est quand tu frappes la corde avec le pouce, ça claque, ça donne un son métallique percussif, et c’est vite devenu une des principales constantes de la rythmique funky en général, mais aussi du disco, du jazz-rock et de la fuzzzion. Aujourd’hui, tous les bassistes (ou presque) slappent. Mais faudrait peut-être pas oublier d’où ça vient. Alors rendons hommage à Larry Graham sans qui la musique qui bouge ne serait pas ce qu’elle est.
« Mais qui est-il ? D’où vient-il, ce formidable bassiste des temps nouveaux ? » demande un funkateer avide d’informations. Et bien, je pense que le mieux serait de commencer par le commencement.
Originaire de Beaumont (Texas), Larry Graham vient habiter à Oakland (Californie) à l’âge de deux ans. Aprés avoir apris le piano et la batterie, il obtient sa première guitare à l’âge de 11 ans. Il écoute alors attentivement la musique populaire de l’époque. Ray Charles, Frankie Lymon & The Teenagers, Chuck Berry, Elvis Presley, tous ont eu une influence sur le jeune Larry. Sa propre mère, qui est elle-même une musicienne expérimentée, est aussi une de ses influences majeures et l’aide à former un trio. C’est avec ce trio qu’il a commencé à développer son style unique de thumping and pucking, une technique qui devait emmener le jeu de basse dans une dimension nouvelle.
Au début, Larry assure les basses sur les pédales d’un vieil orgue. « J’ai appris à jouer les basses tonalités avec mon pied en jouant de la guitare et en chantant en même temps ». Mais le vieil orgue tombe en panne et il loue temporairement une basse. « Apprendre la façon correcte de jouer de la basse, ça ne m’interressait pas, alors je jouais avec mon pouce et mes doigt. Aprés un moment on a constaté que l’orgue était trop vieux pour être réparé et désormais, j’étais coicé à la basse, car assurer l’accompagnement à la guitare aurait sonné vide ». Plus tard, le trio se débarrasse de son batteur. « Pour remédier au manque des basses d’une batterie, je frappais la corde avec mon pouce et pour le reste, je pinçais les cordes avec mes doigts. »
C’est en jouant au Relax With Yvonne, un club de San Francisco, que Larry Graham est finalement reconnu pour ses talents. La patronne du club est une fan de Sly Stone, qui bosse à l’époque comme DJ pour une radio locale. Elle l’écoute tout le temps et elle apprend qu’il veut former son propre groupe. Avec beaucoup de percevérence, elle arrive à convaincre Sly de venir écouter Larry. Sly est emballé par ce qu’il entend et il demande à Larry de se joindre à son groupe. Ca se passe en 1966 et, avec Sly & The Family Stone, Larry Graham enregistre cinq albums. Le dernier, There’s A Riot Goin’ On, sort en 1971 et contient l’excellent Thank You For Talkin’ To Me Africa (la version single, plus connu, s’intitule

  Thank You ... 

), un véritable morceau de bravoure construit sur une ligne de basse trop puissante. Aprés cet album, Larry quitte Sly Stone et forme peu aprés son groupe, Graham Central Station, avec lequel il enregistra pas moins de sept albums pour Warner Bros. La musique de Larry Graham est évidemment fortement marquée par celle de Sly & The Family Stone. Le jeu de basse de Larry y est impressionnant de groove autant que de technicité mais il n’est qu’un rouage de la formidable machine à danser qu’est le Graham Central Station. Du méchant funk au programme, parfois cool, parfois nerveux mais toujours surprenant. Les compositions soul sont tout aussi excellentes et les quelques reprises qu’on trouve dans ces albums sont de premier choix. Jugez plutôt : I Can’t Understand The Rain de Ann Peebles, It Ain’t No Fun To Me de Al Green, quelqu’un trouverait-il quelque chose à redire ?
A la fin des années 70, Larry Graham dissout le Graham Central Station et il entame aussitôt une carrière solo. Mais les quatre albums qui en résultent laissent à désirer. S’ensuit un long, trés long silence discographique et pourtant, Larry Graham n’a jamais cessé de tourner.

DJ Stiff (Scratch / 1996)


GRAHAM CENTRAL STATION
Graham Central Station
Release yourself
Ain’t no ’bout-a-doubt it
Mirror
(tous réédités chez Warner Bros.)


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