[Downbeat / WEA]

Les disques de jazz-poetry, ça court pas les rues et il serait dommage de passer à coté de celui-ci. Reprenant une formule inaugurée il y a plus de quarante ans par Leroi Jones (alias Amiri Baraka), Sharifa fait rebondir ses mots sans gimmick racoleur. Ses textes sont lus simplement sans conviction, et sont le fruit de la revendication de sa condition d’Africaine-Américaine. Dans son entreprise, Sharifa est épaulée par Wordsong, un groupe solide dans lequel on retrouve Kenny Martin, batteur de Liquid Hips et, anciennement de Defunkt. La musique est à dominante jazz, bien sûr, mais lorgne aussi du coté du gospel (Beware) et même de la dance (Sister (for Audre). Le funk et la soul ne sont pas non plus absents de cette album, au contraire même, surtout lorsque Sharifa pose ses mots sur At Last I Am Free, une composition du groupe Chic. Une entreprise audacieuse, mais le résultat est passionnant et mérite qu’on y prête une oreille attentive.